Laissez-vous emporter au pays des songes…
Lazlo Lestrange est un orphelin comme tant d’autres, c’est d’ailleurs ce qu’indique son nom de famille, comme une marque indélébile. Il réside dans un monastère du royaume de Zosma. Ses seuls plaisirs consistent à écouter les contes d’un vieux moine sur la ville de Désolation (dont la déesse de l’Oubli a dérobé le nom des esprits avant sa disparition) et de s’imaginer en guerrier Tizerkane. Malheureusement, son esprit rêveur sera vite étouffé. Il doit se conformer, être celui qu’on attend qu’il soit, pour qu’il rentre ensuite sagement dans les ordres. Mais lors d’une livraison de manuscrits, Lazlo découvre la merveilleuse bibliothèque de Zosma. C’est décidé, il y restera, et maître Hyrrokkin est d’ailleurs bien d’accord avec ça. Le jeune homme peut désormais se livrer avidement à sa passion : la lecture des contes et légendes. Et il aurait pu se satisfaire de cette vie si Eril-Fane, le tueur de dieux de la ville de Désolation, la Cité oubliée, n’avait croisé sa route. Avec audace, il prendra part au convoi aux côtés des plus grands alchimistes, artificiers, bâtisseurs et inventeurs en tout genre. Commence alors une longue chevauchée, à dos de spectral, dans le désert de l’Elmuthaleth qui doit les mener jusqu’à la Cité Oubliée.
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Débute alors une seconde narration livrée à travers les yeux de Sarai, un « rejeton des dieux », qui a survécu au massacre ayant eu lieu une quinzaine d’années plus tôt. Dans la citadelle de Désolation, cinq jeunes adolescents à la peau bleue doivent vivre cachés au risque d’être à nouveau décimés par les habitants de Désolation. Chacun d’eux est doté d’un pouvoir qui le rend particulier : Mésange est la Fée des orchidées, Rubis le Feu de joie, Fauve le Voleur de nuages, Minya contrôle les fantômes et Sarai est la Muse des cauchemars. Chaque nuit, dans un cri sans bruit, elle libère ses papillons et sème la terreur dans les esprits des habitants de Désolation, leur rappelant sans cesse les horreurs qu’ils ont vécues quand les dieux régnaient en maîtres sur la ville. Mais déjà, Sarai commence à douter de l’utilisation de son don. Après tout, les humains aussi ont subi de terribles supplices…
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Comme beaucoup de lecteurs, j’avais énormément entendu parler de ce livre. J’ai mis du temps, et pour entrer dans l’histoire, et pour le terminer. La chevauchée dans l’Elmuthaleth m’a semblé interminable. La mise en place du cadre de vie des enfants des dieux dans la citadelle de la Cité oubliée était aussi très longue, tout paraissait manquer d’action. Et pourtant, à partir du moment où les deux mondes se rencontrent, que Lazlo et Sarai se découvrent l’un l’autre, les actions s’enchaînent et on ne peut plus lâcher ce livre. La fin nous laisse d’ailleurs complètement désœuvrés et nous donne envie de lire immédiatement l’autre tome.
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Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce roman, c’est l’écriture de l’auteure. Il est rare, il faut être honnête, que les écrivains de littérature young adult travaillent leur style. Ils sont plutôt centrés sur le fond que sur la forme. Ici, ce n’est pas le cas, c’est d’ailleurs peut-être ce qui explique ce rythme si singulier. J’ai adoré la saveur des mots tels que « faranji », « Elmuthaleth », « ijji »…
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Il faut également se rappeler que l’auteur a écrit un livre sur les rêves et elle nous transporte donc dans ce monde onirique et nous montre l’étendue infinie de ses pouvoirs. Lazlo est capable de créer ses propres rêves, de les façonner avec son esprit et d’y vivre de véritables aventures. C’est cet aspect de l’ouvrage qui me paraît le plus poétique.
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Si vous voulez découvrir un monde nouveau ; que vous aimez savourer les mots exotiques ; et que vous souhaitez en savoir plus sur la théorie du monde onirique, alors cet ouvrage est fait pour vous.
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A retrouver chez les éditions Lumen.
Je suis tout à fait d’accord avec toi. J’ai beaucoup aimé le style très travaillé de l’autrice
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