Divergente – Veronica Roth – Little book on the library

Dans un monde post-apocalyptique, la société est désormais divisée en cinq factions : les Altruistes qui se dévouent aux autres et forment le « gouvernement » mis en place ; les Sincères, qui occupent le pôle juridique ; les Érudits, qui se destinent à l’enseignement et à la recherche ; les Fraternels qui remplissent les fonctions de soignants ; en enfin les Audacieux, chargés de la sécurité du pays.

Grâce à ce nouveau système, les gens vivent en paix et en parfaite harmonie, ou au moins, c’est le cas en apparence.

À l’âge de seize ans, les jeune doivent faire le choix de leur faction lors d’une cérémonie officielle. Ils subissent un peu avant une simulation qui détermine dans quelle faction ils seront le plus à leur place.

C’est le cas de Tris et de son frère ainé, Caleb, tous deux issus des altruistes.

Anxieuse, la jeune fille passe le fameux test, mais les résultats ne sont pas concluants. Plutôt que de lui sortir une réponse, la machine lui montre trois voies : altruiste, audacieuse ou érudite. Tris est donc une divergente et par conséquent une menace pour la société. La personne qui lui a fait passer le test, Tori, l’enjoint à ne surtout jamais révéler qui elle est, mais sans lui expliquer pourquoi, si ce n’est qu’une véritable traque est menée contre les divergents.

Quand l’heure du choix sonne, même si elle sait qu’elle devra renoncer à sa famille, car dans cette nouvelle société la règle d’or est « la faction avant les liens du sang », Tris choisit les Audacieux. Elle sait très bien qu’elle n’est pas suffisamment altruiste et qu’elle abhorre les Érudits, cette faction qui ne fait que colporter d’horribles rumeurs sur les Altruistes.

Commence alors un entraînement intensif et militaire au siège des Audacieux. Mais Tris a-t-elle fait le bon choix ? Pourra-telle longtemps cacher sa véritable nature ?

Il s’agissait pour moi d’une relecture puisque j’avais déjà lu ce premier tome en 2011 lors de la réédition chez Nathan. J’avais le souvenir d’avoir adoré cette dystopie, et je peux désormais le confirmer avec cette deuxième lecture.

Ce qui est le plus plaisant dans ce premier tome, c’est le rythme très soutenu mais aussi la découverte de la faction des Audacieux où l’entraînement, bien que douloureux, nous apparaît à travers les yeux de Tris comme une véritable bouffée d’oxygène. Contenue chez les Altruistes, elle peut enfin laisser une part d’elle longtemps refoulée s’exprimer. Non elle n’est pas une gentille et fragile petite fille qui doit sans cesse tendre la main. Oui elle est capable d’avoir du répondant et de mettre une bonne raclée quand on la cherche.

Mais en même temps, parce qu’elle est une divergente, elle n’arrive pas non plus à se conformer parfaitement chez les Audacieux. Une part altruiste bien présente sommeille en elle. Et finalement, elle se rend compte que le courage se trouve aussi bien chez celui qui saute du haut de sept étages que chez celui qui arrive à trouver suffisamment d’abnégation en lui pour tendre la main aux autres.

Personnellement, j’ai beaucoup aimé les passages d’entraînements et la vie dans le secteur des Audacieux. Parce que là, Tris apprend à se surpasser, mais aussi à prendre confiance en elle, à se faire des amis, à rire pour la première fois de sa vie… mais aussi à déclencher les foudres de ceux qui l’envient.

Bien entendu, j’adore aussi le personnage de Quatre, au début si lunatique mais qui se dévoile petit à petit.

Divergente est selon moi l’une des trois grandes dystopies de littérature de jeunesse qui ont marquées la décennie passée, avec Hunger Games et Le Labyrinthe. Si on ne peut pas les placer toutes les trois sur le même plan, parce que les valeurs véhiculées par Hunger Games dépassent, à mon avis, la simple fiction jeunesse, toutes les trois ont quand même permis au genre de se renouveler et d’en faire un des piliers de notre littérature.