1812. Lady Helen est une jeune orpheline de dix-huit ans, recueillie par son oncle et sa tante, et qui s’apprête à faire son entrée dans le monde. Comme toutes les jeunes filles de son âge et de la bonne société, elle va être officiellement présentée à la reine. Mais ce n’est pas aussi facile pour elle que pour ses camarades, car elle est la fille d’une traitresse connue de tout le pays, et tout le monde s’accorde à dire qu’il est heureux qu’elle soit morte désormais. Toutefois, pour Helen, les choses ne sont pas aussi faciles et aussi tranchées car la miniature qui représente sa mère, et qu’elle garde sur elle comme une relique, lui rappelle en permanence le souvenir d’une femme aimante.
Et comme si ce n’était pas suffisant comme épreuve, une de ses servantes vient de disparaître, laissant planer un mystère à résoudre sur la maison familiale.
Quand le grand jour arrive, c’est donc avec la miniature de sa mère qu’elle se rend à la cérémonie. Mais Lord Carlston, un parent éloigné, accusé du meurtre de sa femme, la lui dérobe discrètement. Pour quelle raison, elle ne le sait pas. Sa seule certitude est qu’elle la récupèrera coûte que coûte. Mais quand cet homme lui ouvre, de manière inattendue, les portes vers un nouvel univers, lui fait découvrir un monde plus sombre que celui auquel elle est habituée, avec des ennemis dissimulés au sein même de la belle société anglaises, les convictions de Lady Helen vacillent. Plus encore, quand le beau Carlston lui fait comprendre qu’elle a une part à jouer dans ces intrigues, la jeune femme se sent revigorée et des capacités hors-norme commencent à naître en elle. Un nouveau destin l’attend, pour le meilleur et pour le pire.
Mais Lady Helen saura-t-elle être à la hauteur de son devoir ? Et devra-t-elle, pour mener à bien sa mission, aller à l’encontre de l’étiquette et de ce que l’on a toujours espéré d’elle ?

Si vous m’avez suivi sur Instagram ces derniers temps, vous savez déjà que j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce premier tome. La quatrième de couverture ne mentait pas, nous sommes à la fois « entre romance à la Jane Austen et Fantasy noire » (bien que romance, ici, n’ait rien de gnan gnan je vous rassure).
J’ai donc trouvé très plaisant d’évoluer dans ce beau monde aristocratique, dont les trois principales préoccupations sont : de se trouver une toilette pour le bal, d’être invité à un bal, et de savoir avec qui l’on dansera dans ledit bal.
La fantasy apporte du dynamisme à l’intrigue, parce qu’on sait qu’il se cache un peu de mystère dans chacune de ces réceptions, et que les apparences peuvent être trompeuses.
J’ai lu des commentaires négatifs sur le style de l’auteur et notamment sur les dialogues qui « imitent » le style aristocratique et ce parler freinerait la narration (notez bien l’emploi du conditionnel dans cette phrase, puisque cela ne reflète absolument pas mon opinion). Au contraire, j’ai personnellement trouvé ces dialogues très intéressants, fluides, et savoureux parce qu’ils donnent véritablement une touche de réalisme à l’histoire. Rappelons que nous sommes en plein dix-neuvième siècle, dans la belle société anglaise, et que Lady Helen, le Duc de Selburn ou Lord Carlston ne peuvent pas s’exprimer comme des personnes du vingt et unième siècle ou en mode Alonzo « Wesh poto, allô, t’ma carotte ma tof, t’es un ouf, allô, allôôôoooo »… Le roman aurait perdu beaucoup de son charme sans cette attention particulière portée aux mots.
Il est toujours très difficile d’écrire une chronique sur un roman quand on a tout aimé, tant sur le fond que sur la forme.
Dans ce premier tome, aucun temps mort, les descriptions sont précises, la société est merveilleusement bien décrite et on se retrouve vraiment plongée dans l’histoire aux côtés de Lady Helen.
Il faut savoir que l’auteure s’est livrée à un travail très érudit pour faire revivre la société anglaise du dix-neuvième siècle, et cela se sent vraiment. Il n’y a qu’à voir les passages où les danses sont minutieusement décrites, et je n’ai pas honte de dire qu’il y a certains mots que je ne connaissais pas ou même des situations que je n’ai pas réussi à visualiser (je pense notamment au passage sur les baigneuses qui est dans le tome 2) et si j’en ai le courage je ferai des recherches.
Attention, toutefois. Je ne veux pas dire par là que c’est un livre hyper compliqué pour lequel on doit nous-mêmes faire un travail, au risque d’être perdus. Pas du tout (on n’est pas chez Corbière ici, faut pas tout confondre (pour ceux qui oseraient aller se risquer à lire ce poète, vous comprendrez ce que c’est que de lire un texte complètement hermétique qu’absolument personne ne comprend à part l’auteur lui-même, disparu aujourd’hui bien entendu)). Mais comme je suis personnellement de nature très curieuse, ça ne me dérange absolument pas qu’un livre m’ouvre des portes vers des horizons ou des champs que je ne maîtrise pas, bien au contraire.
Enfin, je voulais m’arrêter sur la quatrième de couverture dessinée, réalisée, par Laurent Besson. Je trouve qu’on ne prend pas assez le temps de saluer le travail de ces artistes, alors qu’ils sont une étape décisive dans la réalisation d’une œuvre et bien souvent dans le fait qu’elle se vende ou non (avouez qu’on regarde tous en premier la couverture ;)). Bien entendu, tout le mérite revient à l’auteur, mais quand même, on aime aussi l’enrobage du bonbon 😉

Si vous avez lu Lady Helen ou que c’est dans vos projets livresques, n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire.