Reine de cendres est le premier tome de La Trilogie du Tearling, écrit par Erika Johansen, initialement paru sous le titre La Reine du Tearling. Pourquoi un changement de titre pour la version du Livre de poche, qui est en plus, de mon point de vue, beaucoup moins évocateur, je ne saurais le dire. Mystère mystère…
Résumé éditeur : Après la mort de sa mère la Reine Elyssa, Kelsea Raleigh a grandi en exil, loin des intrigues du Donjon royal où son oncle a pris le pouvoir. Le jour de ses dix-neuf ans, une garde l’escorte de son repaire à la capitale, où elle doit reconquérir la place qui lui revient de droit. Kelsea ne s’est jamais sentie aussi peu capable de gouverner. Pourtant, les atrocités qu’elle découvre vont la pousser à commettre un acte d’une incroyable audace, qui jette tout le pays dans la tourmente. Long périple semé d’embûches, plein de bruit et de fureur, de trahisons et de combats… Pour Kelsea, l’épreuve ne fait que commencer.

Pour commencer, je dois dire que ce livre est assez surprenant dans sa forme, son « genre ». On est à mi-chemin entre la fantasy et la science-fiction. En effet, contrairement aux règles fixes du genre, qui veut que la fantasy se passe dans une époque moyenâgeuse, ici, l’intrigue se déroule après une époque appelée la Traversée (en référence au fait que le Tearling est un monde vers lequel le fondateur a dû voguer par mer, en fuyant une Amérique en perdition, mais pour une raison encore inconnue dans ce premier tome ou alors qui m’a échappée), mais qui est en même temps rétrograde (pas d’électricité, aucune technologie, peu de médecins…) L’oscillation reste toutefois permanente, puisque, s’ils s’éclairent par exemple à la bougie, ils lisent sur liseuse !
Ce premier tome pose vraiment les bases de l’univers et donne du sens à la quête, en précisant la direction politique vers laquelle la reine Kelsea veut désormais conduire le Tearling. La dimension politique est vraiment prégnante. Il s’agit de se battre pour des causes qui lui tiennent à cœur et qu’elle estime (comme l’ensemble des êtres vivants doués d’un tant soit peu d’intelligence) devoir devenir la norme.
Ici, pas d’héroïne badass en vue. La jouvencelle a toujours besoin d’être secourue par de braves et beaux chevaliers, et elle tombe sans arrêt en pamoison (mamma mia ce que j’ai pu lever les yeux au ciel).
En revanche, la vilaine méchante, la Reine rouge, a de quoi vous faire faire des cauchemars pour l’éternité. Afin de maintenir la paix, le Tearling et Mortmesne (le royaume de la Reine rouge) ont signé un traité. Tous les mois, le Tearling doit, pour tribut, envoyer des habitants, enfants compris, tirés au sort, vers Mortmesne. Bien entendu, pas pour leur bonheur, puisqu’ils serviront là-bas d’esclaves (sous toutes les formes possibles et imaginables)
Et puis, bien sûr, il y a le fameux chevalier servant, cet être inaccessible et inattrapable, légende urbaine un peu à l’image d’un Robin des bois, que le peuple aime, mais que le régent haït (et réciproquement) et dont l’héroïne va tomber amoureuse au premier regard.
Malgré ces clichés (ou que je rends plutôt clichés) la narration m’a vraiment intéressée. Je me suis surprise à avancer très rapidement dans l’histoire sans réellement m’en rendre compte. En plus, comme on suit différents personnages, on a un rythme assez intéressant qui nous permet de voir plusieurs facettes de l’intrigue.
Petite anecdote : le livre, en tant qu’objet, y occupe une grande place. Kealsea est une grande lectrice très éclectique. Il est même fait mention des œuvres de Rowling et de Tolkien (!!). Toutefois, elle fait partie des rares personnes encore intéressées par lui. En effet, il a fallu s’en servir pour faire du feu lors d’un naufrage et dans le Tearling en tant que nouveau monde, le livre a pratiquement totalement disparu. Et donc, tout au long de la narration, il y a un tissage autour du livre et de l’importance qu’il peut revêtir dans n’importe quelle culture ou civilisation, malgré le scepticisme qu’il peut engendrer : ce n’est pas une épée, donc ça ne sert à rien. CQFD
Ce livre est vraiment à part, il mêle plusieurs genres littéraires, la narration est globalement originale, tout comme son contenu (même s’il y a, comme toujours, des éléments topiques).
En bref, c’était vraiment une bonne lecture, et j’ai hâte de lire les autres tomes.
Avez-vous lu ou envie de découvrir cette trilogie d’Erika Johansen ?